Rythmique des fêtes

Nouvelle Année 1904


Entre Noël et le jour de l’An, une semaine se passe sans qu’il ne se passe rien. L’année en cours est finie, l’autre pas encore commencée. Paris se vide, et sans être déserte, n’est plus embouteillée. On y parle plus fréquemment anglais que français, le quartier le plus animé est Saint-Germain-des-Prés. Une partie de la population est partie, l’autre vit en suspension. Il n’est plus temps de faire des projets, les bonnes résolutions attendront le premier janvier. Une semaine de vacuité pendant laquelle tous les excès sont permis.

J’ai traversé la frontière libano-syrienne en voiture. Une large bande séparait le tracé libanais du tracé syrien, avec en son milieu, comme stabilobossée d’un large feutre, une épaisseur où rien n’arrive rien, rien ne se passe, une zone non-occupée, un no man’s land désertique. La semaine des fêtes me fait penser à la frontière libano-syrienne. Nous vivons un no man’s land temporel en attendant les promesses de la nouvelle année.

Et ressers-moi un verre, pour patienter.

 


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