C’est assez mal foutu. Il me semblait pourtant avoir tout bien compris. Mais j’ai beau tourner ça dans tous les sens, quelque chose ne colle pas.
Brahma, le dieu-créateur, Vishnu, le dieu de la stabilité, et Shiva, le dieu de la fin des temps ; de la naissance à la mort, puis de la mort à la renaissance, l’éternel recommencement, le cycle de vie qui telle une roue jamais ne s’arrête ; ou encore, la feuille devenue humus, sa décomposition nécessaire au développement de l’arbuste ; bien que j’ai du mal à voir en quoi l’exemple de l’arbre pourrait s’appliquer à mon cas, tout ça est plutôt clair. Globalement, ça va.
Depuis la nuit des temps, quatre-vingt milliards d’êtres humains auraient vécu sur Terre. Notre planète bleue a déjà du mal à en supporter sept, je veux bien laisser ma place à d’autres ; et puis, l’éternité ne me sied guère, ma jouissance a besoin d’une échéance. Oui, je veux bien mourir, là n’est pas le problème.
Mais enfin, si la mort n’est rien, pourquoi la vieillesse ? La vieillesse, antichambre de la mort, était-elle nécessaire ? Ne pouvait-on pas mourir dans son lit, tranquillement, entre quatre-vingt et quatre-vingt-cinq ans ? Fallait-il nécessairement que le corps et les facultés mentales pourrissent ? Fallait-il la maladie et la souffrance physique, devenir une charge pour soi et pour la société ? Une fin de vie si pénible que l’on souhaite s’en défaire pour ne rien regretter ? Ne pouvait-on pas tout simplement s’effacer, encore fougeux et toujours vaillant ? N’était-il pas plus intéressant de mourir vivant ?
Notre père qui êtes si vieux
As-tu vraiment fais de ton mieux
Car sur la terre et dans les cieux
Tes anges n’aiment pas devenir vieux
« Cendrillon » – Téléphone