Photomontage par Aurelia Gantier d’après une photo AFP (sortie de lycée à Arras après l’assassinat de l’enseignant Dominique Bernard) et une photo France 24 (attentat dans un bus à Jerusalem)
« La lumière devient de plus en plus faible et la pénombre plus menaçante. » Voici la réponse de S. à un de mes messages d’encouragement. Comment pourrait-il en être autrement ? Pour la première fois depuis des années, les larmes ont eu raison de la digue que je m’étais forgée et j’ai craqué. Entre les soucis personnels et la situation du monde, comment pouvait-il en être autrement ? Mais depuis dix jours, je pratique la règle des cinq (cinq sera le chiffre du jour) et cela se passe plutôt bien. Je ne dis pas qu’ainsi on arrêtera les guerres, que l’inflation diminuera et que la situation du secteur immobilier s’en trouvera transformée, mais les épreuves quotidiennes devraient être plus faciles à supporter. Car enfin, je ne pleure plus.
- Laisser le futur là où il est
Ne pas dramatiser l’avenir : celui-ci se chargera bien assez tôt de nous enfoncer. On le laisse où il est, tout en notant les inquiétudes – les guerres, la montée du populisme, des coups d’état et des dictatures, les déboires professionnels… Je peux faire quelque chose ? Action ! Rien qui soit en mon pouvoir ? J’envoie des ondes d’amour et je laisse glisser.
- Eviter de trop penser
Eviter de penser en lisant des livres divertissants, faisant du rangement, regardant des téléfilms abrutissants, en écoutant des podcasts France Culture ou en décortiquant une exposition, qu’importe, tant que cela vous évite l’apitoiement.
- Pratiquer les cinq listes
Tous les matins, pratiquer les cinq listes : cinq affirmations positives, cinq bonnes nouvelles personnelles et cinq quant à la bonne marche du monde (je sais, ce n’est pas facile, ce n’est pas une raison pour ne pas chercher), cinq choses à faire dans la journée et cinq petits plaisirs avant de se coucher.
- Être indulgent avec soi-même
On ne peut pas être parfait tout le temps. Aujourd’hui, encore moins qu’hier. Alors on s’autorise quelques écarts. Vin, chocolat, cigarette, pizza… on recadra plus tard.
- Fuire les vampires
Et toutes les personnes déprimées, déprimantes, négatives et par dessus tout, celles qui se nourrissent de votre mal-être (« Ca va pas, hein ? C’est dur, hein ? Ma pauvre, tu n’as vraiment pas de chances » etc.). Mieux vaut être seul que mal accompagné… Jamais le dicton populaire n’aura eu plus de sens.
Et normalement, tout devrait bien se passer.