1946 – L’actrice française Barbara Laage photographiée par Nina Leen
On peut regarder le rivage debout, les mains sur les hanches, et se dire qu’on ne la trouvera pas, peut-être même qu’elle n’existe pas, qui sait. Pourtant, au milieu de cette immensité, se cache une huître qui recèle un trésor. Mais pour trouver la perle, encore faut-il plonger.
Et s’il était possible d’arrêter de se cacher et d’envisager la rupture ? S’il était possible de vivre la vie que l’on s’est choisie et non pas celle à laquelle on s’est résigné ? Si être auteur n’était ni honteux, ni puéril, ni irréaliste ? S’il était possible de gagner honorablement sa vie par l’écriture ? De crier haut et fort ce que l’on est et ce que l’on a toujours été pour ne plus crever d’être autre chose ? De plus loin que je m’en souvienne, je voulais être auteure.
Aujourd’hui c’est mon anniversaire et j’ai décidé de me faire ce cadeau ; c’est probablement le plus beau que je ne me sois jamais offert : celui d’assumer mes ambitions et d’avouer au monde entier ce qui toujours est resté caché, au cas où ça pourrait marcher : je suis auteure. J’écris des romans pour les adultes et pour les enfants, j’écris des nouvelles et des textes poétiques, des pièces de théâtre et des scénarios. J’écris, je réfléchis, j’entreprends. Je réfléchis depuis quelque temps à monter une maison d’édition. J’y réfléchis de mieux en mieux : elle devrait être lancée cette année.
Je suis auteure. J’écris, je partage, je publie. Je m’approuve, comme elle dit. Avant j’avais des rêves d’écriture et je n’en parlais pas. Ils n’existaient pas, puisque je ne les assumais pas. Les rares fois où je me risquais à découvrir un coin de la table, les affirmations de mon entourage se chargeaient de me terrasser. À terre, j’abandonnais.
Aujourd’hui je ne veux plus me faire de mal. Alors oui, je suis auteure. Je corrige actuellement un scénario de long-métrage suite aux commentaires d’une maison de production. J’envoie une pièce de théâtre à des éditeurs spécialisés sur les conseils d’un agent artistique. Je planifie mon agenda et je libère du temps : j’ai le deuxième volume de la trilogie à écrire ; le premier devrait être publié en fin d’année. Je prépare l’immatriculation de ma maison d’édition. Et puis il y a ce blog, grâce auquel je partage tant avec vous. Je suis auteure et je veux maintenant aller plus loin. Je m’ouvre à toute collaboration, toute rencontre, tout projet créatif. Devant moi, le monde des possibles. Je vis aujourd’hui dans la joie, l’enthousiasme et l’excitation. Je me suis cachée trop longtemps. Aujourd’hui j’arrache ma robe de bure et je me présente devant vous telle que je suis. Je suis autre, celle qui écrit.