Les Olympiades

Les Olympiades à Paris

© Aurelia Gantier


Je ne me souvenais pas avoir jamais foulé la dalle ni errer dans ses sous-sols. Pour moi, les Olympiades se résumaient à une station de métro. Alors, un dimanche, je suis partie à la découverte de ce quartier chinois, dont je ne connaissais que les restaurants et Tang Frères.

Une drôle de promenade. Ce n’était pas désagréable, j’avais l’impression d’un grand voyage, mais j’étais étonnée par cet endroit totalement replié sur lui-même. La vie des habitants est confinée dans des parkings, des galeries souterraines, une esplanade encerclée de béton. Ce n’est plus Paris, mais une micro-société indépendante, entourée d’une muraille de pierre et de douves commerçantes.

Des questions se bousculaient dans ma tête. Lorsqu’on naît ici, peut-on en sortir? Les adolescents traversent-ils la Seine? Quelle sécurité sur la dalle, le soir ? Et ça, ça se mange ? Comment peut-on donner une telle couleur et une telle substance à un gâteau ? J’ai été surprise de découvrir d’autres Parisiens qui, comme moi, visitaient les galeries marchandes. En couple ou en famille, le nez collé aux vitrines, ils devaient se poser les mêmes questions que moi. Quelle hygiène dans cette boucherie ? Dans quel atelier francilien ont été fabriqués ces objets d’artisanat asiatique ? Partout la nourriture, les odeurs, les voitures, le monde, le bruit. Je prenais des photos, les habitants me regardaient entre incompréhension et mécontentement. J’avais honte de mon côté bobo bien-pensant et je me disais : « Ça aussi c’est Paris. »

 


commentaires

  1. Richard

    Pour avoir arpenté Paris pendant des années, il n’y a plus de quartiers qui me surprennent, mais les voyages. À 300m des Olympiades ; la place de l’abbé Henocque, ses villas et ses glycines. Et pas loin non plus, la Butte aux Cailles. Paris est une fête !

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