Une société plurielle

Business Colleagues Together Teamwork Working Office


Un homme et une femme, deux hommes, deux femmes ; hétérosexuels, homosexuels ou transsexuels, célibataires ou en couple, mariés, pacsés ou divorcés, avec ou sans enfants… Évolution de la société ou microcosme parisien, les membres de ma communauté ressembleraient à des stéréotypes de la théorie du genre, tant la diversité des situations familiales et sexuelles est manifeste.

J’y pensais encore ce matin. Une amie d’enfance m’expliquait son divorce et la difficulté de réinventer une vie que l’on imaginait toute tracée ; la réaction de ses enfants, les envies de rupture, les peurs, la solitude. Je comprenais — ce n’était pas la première de mon entourage à se séparer, et en même temps, tout cela était si loin de moi, de nos vies sans famille, élevant éventuellement un enfant, mais fille-mère comme l’on disait à l’époque, et il y a un peu de ça, une enfant de quarante ans.

Ce week-end dans le sud de la France… J’étais rentrée à Paris après quelques jours passés au soleil dans le confort d’une famille amie. La gamine avait fait envoyer un cadeau à mon domicile ; un cadeau qu’elle avait fabriqué de ses petites mains potelées rien que pour moi. J’étais si fière ! J’avais la preuve que moi aussi je savais amuser les petites filles et m’en occuper. Cette petite maison en perles multicolores, c’était mon cadeau de la fête des mères.

Et cette autre fois, quatre branleurs dans une voiture décapotable, un samedi soir, c’était l’été et nous allions à une soirée. Je parlais de la grossesse d’une de mes amies, son quatrième enfant. S. conduisait et A. à ses côtés a prononcé cette phrase : « C’est bien qu’ils fassent des enfants, parce que nous, on ne joue pas. » Et souvent par la suite j’ai répété cette phrase, « nous, on ne joue pas » et effectivement, on ne joue pas à ce jeu-là. On en joue d’autres, mais pas celui-là.

Et ma vie s’écoule, bifurquant d’un côté puis de l’autre, d’un côté puis de l’autre, d’un côté puis de l’autre.