Hambourg, 2021 – © Aurelia Gantier
Rigueur et discipline patientent au feu rouge. Et dans les salons de thé, de vieilles dames se font servir par de jeunes crêtés. Punk is not dead. Pas à Hambourg, un des derniers bastions de la communauté.
J’observe, amusée, les familles se baigner dans l’Elbe touillé par les grues du port. Clapotis des barges et Lego monstrueux qui voguent au gré des flots. À quelques mètres, l’œil austère du temple philharmonique. Hambourg, ville cubique.
Ici, les revendications se dessinent sur les murs. Funk the nazis clame le tee-shirt de mon interlocuteur. « À Paris, la contestation marche dans la rue, me dit-il, mais artistiquement, elle est dépassée. » Je bois ma bière ; je ne veux pas le contrarier.
Il me raconte les longues nuits d’hiver et l’humidité, la langue allemande qui se refuse au palais, il me raconte la ville, le plaisir de la ville, le plaisir de vivre dans la ville, le bus fluvial et le vélo. Il est de ces Français arrivés à Hambourg un peu par hasard, plus par fuite de l’Hexagone que par volonté, et qui, moules accrochées à leur rocher, ne peuvent la quitter. Hambourg, ville heimatique.