Paris-Athènes au mois d’août

Athènes

© Aurélia Gantier


Paris l’été, désertée de ses habitants, change de couleur et ralentit le rythme. Les cars de tourisme qui jamais ne la quittent, tels les prétendants de Pénélope dans la maison d’Ulysse, prennent possession du centre-ville. Si acheter du pain ou un paquet de cigarettes devient un véritable challenge dans certains quartiers, la vie n’a pas disparu pour autant. À compter du 14 juillet, six semaines durant, Paris entame sa période d’hibernation. Certaines devantures de magasins évoquent la guerre davantage que les congés d’été – it looks like there has been a bomb inside – mais les étiquettes scotchées sur la vitrine détrompent la première impression. Une date de réouverture, même estimative, rassure sur l’état du commerce. Rien de tel à Athènes.

Comme Paris, la capitale grecque se vide de ses habitants, remplacés par d’intrépides touristes, toujours vaillants même sous quarante degrés ; la Tour de Babel des rooftops parle toutes les langues ; l’Acropole, Plaka : la transhumance s’organise vers le sud. Mais dans le reste de la ville, déserte, les murs dentelés d’immeubles tagués, les rideaux de fers tirés sur des commerces abandonnés, et aucune pancarte n’indiquant de réouverture prochaine, des quartiers entiers semblent abandonnés à la crise. Dans la rue piétonne, à quelques encablures des monuments antiques, des magasins de chaussures à 10 ou 20 euros succèdent aux magasins de tissus, le luxe se résume à Zara et toujours, ces surfaces commerciales abandonnées. Nous sommes à quelques centaines de mètres de l’Agora, les tourismes viennent y flâner sans rien acheter. Une foule de questions se bouscule dans ma tête : les monuments étaient-ils rénovés avant la crise ? Les tags gommés ? Les magasins ouverts ? La ville battait-elle du pouls de la consommation comme les autres capitales européennes ? Le mystère demeure.

 

© Aurelia Gantier

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